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En Espagne Visite du centre d’insémination privé Aberekin, et de ses 263 taureaux

Parmi les grands noms de la génétique européenne subsistent quelques taurelleries indépendantes dont le centre d’insémination Aberekin, au Pays basque espagnol. Connu pour avoir présenté le taureau Holstein Duplex, il mise maintenant sur la génomique pour présenter des reproducteurs de haut vol.

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Quoi de plus naturel que de compter sur le pays de la tauromachie pour la sélection de reproducteurs ? Au Pays basque espagnol, le centre d’insémination Aberekin s’est fait un nom dans la génétique d’élevage. Créé en 1985, il a acquis ses lettres de noblesse avec un taureau d’exception : Duplex. Premier fils du canadien Durham à fouler le sol du vieux continent, il a pour mère Henkeseen, une vache issue de la lignée Hillary. « Je pense que c’est véritablement Duplex qui a fait le nom de la station, et qui nous a fait connaître à l’international », résume Carlos Ugarte, directeur du centre.

Et pour cause, l’animal pointé EX-91 était une référence en termes de conformation et a détenu pendant plusieurs années consécutives la première place au classement ICO (système d’indexation espagnol). « C’est un taureau qui a marqué une étape sur la génétique globale », résume le directeur de la station. Aujourd’hui dépassé par la génomique, il demeure garant du sérieux d’Aberekin.

Ça n’est pas parce qu’un taureau ne répond pas à la demande espagnole qu’il n’est pas bon

La station mise beaucoup sur les ventes à l’étranger. « C’est à peu près 50 % de notre activité », poursuit Carlos. Pour lui, « ce n’est pas parce qu’un taureau ne répond pas aux attentes des éleveurs espagnols qu’il n’est pas bon ». À chaque pays ses critères. « En Espagne, on aime les animaux bien conformés, qui donnent beaucoup de lait. Les Français sont peut-être moins attentifs sur la morphologie, mais regardent plus les taux, voire ce qui concerne la fertilité ou la rusticité », constate le directeur. Le système eurogénomix permet alors d’interpréter les performances des taureaux à l’échelle européenne.

La taurellerie propose également de la semence sexée, en partenariat avec un établissement français.

263 taureaux en station

Pour satisfaire ses différents débouchés, la station compte pas moins de 263 taureaux. La race la plus représentée est la Holstein, avec 55 individus, mais des représentants des principales laitières et allaitantes remplissent également les stalles de la taurellerie. « Nous travaillons aussi la viande, surtout pour le croisement industriel ». Le centre regarde en priorité la facilité de vêlage, suivi par le développement musculaire et les performances de croissance. La taurellerie commercialise ainsi près d’un million de paillettes par an.

La station achète une cinquantaine de jeunes reproducteurs chaque année. « Nous recevons dans les 200 résultats génomiques chaque mois, et en gardons quatre environ ». Les taureaux arrivent à six mois en station, et commencent à être prélevés à partir d’un an. Le centre commence alors le testage. À partir des 6 ans de l’animal, les résultats permettent de le proposer au catalogue. « Ils y restent au minimum un an, et sont gardés tant que la demande se maintient ».

Le centre Aberekin travaille à la fois sur la génomique, et sur les taureaux éprouvés. « On fait rentrer des taureaux avec une bonne génomique, mais aussi avec de bons parents », résume Carlos.

« Notre recommandation pour les éleveurs, c’est de travailler à 50 % avec des taureaux génomiques, et 50 % avec des taureaux éprouvés, qui ont plus de résultats ». Car si les gains peuvent être grands avec la génomique, les classements peuvent vite évoluer. « C’est comme avec la banque, grands risques, gros rendements, petits risques, petits gains », sourit Carlos.

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